jeudi 20 mars 2014

Le mythe de l'enfer éternel - שאול וגיא הנום


Le mythe de l'enfer éternel

Le mot enfer vient du latin infernus, signifiant « ce qui se situe en dessous ». Ce mot n'apparaît nulle part dans toutes les Écritures, et provient de la mythologie grecque, il n'a donc aucune pertinence.

Les mots que la Torah (au sens large du terme, les Oracles Divins) emploie pour décrire l'après mort physique sont le שאול shéol (traduisible par « séjour des morts ») et le(a) גיא הנום Géhenne (provient de l'hébreu Gey Hinnom, la vallée de hinnom, qui se situe aux alentours de Yéroushalayim/Jérusalem).

Le shéol est le lieu où les morts attendent leur jugement, au dernier jour car : « la mort et le shéol rendirent les morts qui étaient en eux et chacun fut jugé selon ce qu'il avait fait » (Révélation 20:13). Après le dernier jugement, le shéol n'ayant plus aucune utilité, il est jeté dans le Gey-hinnom pour y être détruit. Le shéol est donc le lieu de repos pour les humains, en attendant de passer devant le Juge (c'est pourquoi en parlant de Lazare et de la jeune fille, Yéshou'a dira qu'ils dorment. C'est pour cela également que Shaoul/Paul dira que « ceux d'entre nous qui seront encore en vie quand l'Adôn viendra, ne devanceront pas ceux qui se sont endormis » (Première lettre aux Thessaloniciens 4:15). Et c'est également pour ça que les Maîtres d'Israël jusqu'à aujourd'hui ne disent jamais qu'un Juste est mort, mais qu'il s'est endormi, et même mieux : qu'il s'est voilé. Car un homme appartenant à HaShem est toujours vivant, mais cela est voilé à nos yeux. C'est ce qui est rapporté ici : « Il n'est pas l'Elohim des morts mais des vivants, car pour Lui tous sont vivants ! » (Luc 20:38)).

Autre fait : le shéol est divisé en plusieurs parties, une partie pour la « grande masse », une partie pour les grands réshaim/méchants, etc, tandis que les Tsaddikim, les Justes, sont présents dans le sein d'Avraham, attendant que leur esprit réintègre leur corps physique, lors du Jour de la résurrection. Yéshou'a possède les clés de la mort et du shéol, il a donc autorité sur la vie des êtres humains et sur la place à leur attribuer après qu'ils aient quitté ce monde.

La Géhenne, quant à elle, est un lieu de soufre et de feu, qui n'est pas éternel. Le mot עולם 'olam,
qui décrit cet endroit, ne signifie pas « éternel » ou « pour toujours » comme beaucoup de traductions le disent, mais désigne un temps plus ou moins long, qui comporte néanmoins une fin.
La meilleure traduction reste celle de Mr Chouraqui, qui rend ce mot par le français « pérennité », soit une période bien définie dans le temps. D'ailleurs, les Textes donnent plusieurs preuves montrant la véritable définition de ce mot :

« Ce furent ces forts d'autrefois ('olam), ces hommes si renommés » (Béréshit/Genèse 6:4). Il est bien évident que ces personnes n'ont pas vécu il y a une éternité, mais simplement il y a longtemps !

« Alors tu prendras un poinçon, tu en percera son oreille contre la porte, et il restera ton esclave en pérennité ('olam) » (Devarim/Deutéronome 15:17). Là encore, un homme ne restait pas esclave pour l'éternité, mais tant que l'esclave vivait, ou le maître vivait, ou encore jusqu'à l'arrivée du Yovel, l'année du Jubilé, qui arrivait tous les cinquante ans. Et là, le contrat était rompu ! (voici le commentaire de Rachi sur ce verset : « J’aurais pu penser qu’il fallût prendre ces mots au sens littéral [« pour toujours »]. Aussi est-il écrit : « Vous retournerez chaque homme vers sa possession et retournerez chaque homme vers sa famille » (Vayiqra/Lévitique 25, 10). D’où l’on déduit que ce : « pour toujours » correspond au jubilé (Mekhilta) »).

« Voyez ces méchants ! En pérennité ('olam) ils sont en sécurités, ils voient croître leur puissance » (Téhilim/Psaumes 73:12). Un méchant est-il éternellement tranquille ? Hitler (que son nom et son souvenir soient effacés) est-il vivant et en sécurité aujourd'hui (Que D. préserve) ?

« Je vous le dis, au Jour du Jugement, le sort de la terre de S'dome sera plus supportable que le tien » (Matityahou/Matthieu 11:24) : le jugement dans le Gey-Hinnom est limité dans le temps, et ceux qui ont péché sans connaissance y passeront moins de temps que ceux qui ont été éclairés par la Torah, et ont volontairement pris la mauvaise voie.

« De pérennité en pérennité, Tu es El ! » (Téhilim/Psaumes 90:2). Beaucoup de traductions ont ici : « d'éternité en éternité, Tu es D.ieu ». Or, comment peut-on passer d'une éternité à une autre, puisque, justement, l'éternité est éternelle ? Encore une fois, la clé se trouve dans l'hébreu, le Texte original, et non une traduction quelconque : וּמֵעוֹלָם עַד-עוֹלָם d''olam jusqu'au 'olam, soit de période en période. Et l'éternité est constituée de 'olamim, de périodes !

(Note : il est intéressant de constater que la notion d'espace-temps est intervenue au début du XXième siècle, par la théorie de la relativité restreinte d'Albert Einstein, ce qui a provoqué une révolution sans précédent. Or, en hébreu, le mot 'olam signifie un temps mais également monde, un espace ! Le même mot décrit deux notions découvertes intimement liées il y a peu par les scientifiques. La langue hébraïque, dans laquelle HaShem a donnée Sa Torah et Ses instructions, est plus précise que la plus précise des sciences!)

La vallée de Hinnom, à l'époque du Second Temple, servait de déchetterie, où les saletés et les déchets y étaient jetés afin de brûler et d'être détruits. Rabbi Yéshou'a et tous les autres rabbins, jusqu'à nos jours, ont toujours utilisé l'image de cette vallée pour décrire une réalité. Le feu de la déchetterie de Hinnom brûle-t-il encore aujourd'hui ? Non, il est éteint depuis 2000 ans, car quand ce qui doit être détruit l'est, le feu n'a plus lieu d'être...

Il nous faut sortir des images ténébreuses provenant des siècles d'obscurantismes qui nous dépeignent un « enfer flamboyant où les hommes sont littéralement rongés par des vers, piqués par des diablotins, et souffrant éternellement avec une chair en décomposition ». Le Gey-Hinnom n'est pas une antre enflammée où un certain « Diable » (pardon pour le gros mot) règne en « maître », mais un lac de feu et de soufre ayant deux fonctions : brûler les scories de la plus grande partie de l'humanité, et détruire, totalement annihiler les grands réshaïm/méchants qui n'acceptent pas la téshouva, le retour à HaShem. C'est également dans ce lieu que le satân et les autres qui sont avec lui seront totalement détruits. Le Gey-Hinnom, pour l'immense majorité, est comme un hôpital : on t'y débarrasse de ta maladie, des éléments étrangers à ta personne. Il ne s'agit pas de « brûler pour brûler » mais de « brûler » pour être nettoyé. Et cela, Israël le sait depuis des millénaires. Les premiers croyants Gentils (non-Juifs) le savaient également, mais Constantin et les « pères de l'église » sont malheureusement passés par là.

En effet, il y a déjà plus de 1500 ans, les Maîtres d'Israël ont mis par écrit ce que le peuple d'Israël sait déjà depuis le commencement : les âmes qui ne se sont pas purifiées et sanctifiées sur Terre descendent dans le Gey-Hinnom pour une durée maximum de douze mois (Shabbat 33b), et  Il y a cinq choses de douze mois : le jugement de la génération du déluge dura douze mois ; le jugement de Iyov/Job, douze mois ; le jugement de l’Égypte, douze mois ; le jugement de Gog ouMagog à la fin des temps, douze mois ; le jugement des scélérats dans le monde à venir, douze mois » (Mishna Edouyot 2:10), puis accèdent au 'olam haba, le Monde Futur.

Il est également dit : « quant aux hérétiques et aux apostats, aux traditeurs et aux épicuriens, et à ceux qui ont renié la Torah, et à ceux qui se sont séparés de la Communauté, et à ceux qui ont nié la résurrection des morts, et à tous ceux qui ont péché et fait pécher plusieurs autres, comme Jéroboam et Achab, et à ceux qui ont inspiré l'épouvante dans la Terre des vivants ou qui ont étendu leur main contre le territoire, le Gey-Hinnom se refermera sur eux et il y seront jugés pour les générations des générations [et non l'éternité], comme il est dit : « vous sortirez et vous verrez... » (Yésha'yahou/Isaïe 66:24). Le Shéol cessera mais eux ne cesseront pas, suivant qu'il est dit : « et leur ombre se consumera au Shéol » (Téhilim/Psaumes 49:15) » (Tossefta Sanhédrîn 13:3-5).
Tout cela est également rappelé ici : « Le Jour du Jugement, à la Résurrection, trois livres seront ouverts : celui des Tsaddikim/Justes parfaits, celui des réshaïm/mchants complets et celui des gens moyens. Les Tsaddikim parfaits seront immédiatement inscrits pour la vie éternelle; les réshaïm complets seront immédiatement désignés pour le Gey-Hinnom. Quant aux autres [la grande masse des humains], ils descendront au Gey-Hinnom et en remonteront » (Rosh Hashanna 16b).

Quand Yéshou'a parlait, il s'adressait à un public Juif, qui connaissait déjà ces notions. Ils savaient pertinemment que les images employées avec les expressions comme « feu qui ne s'éteint pas » ne renvoyaient pas à un état éternel mais plus ou moins durable dans le temps.

Bien évidement, à la vue de la vérité de la Torah, des Écritures, beaucoup de croyants peuvent se questionner et se dire : mais alors, autant profiter de la vie, puisque au final, le Gey-Hinnom n'est pas éternel ! Et de plus, à quoi sert l’œuvre du Messie ben Yossef lors de sa première venue puisque le « châtiment » (ou, dans un langage plus adulte, la réparation, la guérison, le rétablissement) du Gey-Hinnom prend fin à un moment ?

Les réponses sont là encore données par la Torah elle-même. Une personne qui connaît la vérité, mais s'engage dans la mauvaise voie en sachant, qu'au bout du compte, elle parviendra au but, perdra toutes ses « récompenses » et la destinée qui lui était préparée. Libre à elle donc de vouloir être un « serviteur parasite » dans le Monde à Venir ! En effet, la couronne ne sera donnée qu'aux vainqueurs, pas aux feignants. Le rav Shaoul prend, dans ses lettres, l'exemple de la course : celui qui se prive pour son entraînement, donne son maximum et gagne montera sur le podium. Celui qui s'engage dans la course comme il irait faire ses courses au marché ne gagnera rien du tout et ratera le Mariage Royale entre le Créateur et Israël (les douze tribus et les Gentils greffés parmi le peuple (et non à la place) en Yéshou'a). Pire, le peu qu'il possédait déjà au commencement, lui sera retiré et ajouté à ce que gagnera le vainqueur.

Quant à l’œuvre du Messie, là encore le problème n'en est tout simplement pas un. Pour pouvoir accéder au 'olam haba, une personne doit passer par Yéshou'a qui est le chemin (chemin qu'emprunte les Juifs orthodoxes sans même le savoir eux-mêmes, mais c'est un autre sujet). Or, quand les personnes sortent du Gey-Hinnom, le choix est toujours présent : si tu veux continuer dans le Royaume Éternel, passe par le Roi Messie !

Pour conclure, suivrons-nous les restes de doctrines catholiques prenant elle-même leurs sources dans les antiques religions païennes romaine, grecque, babylonienne et égyptienne, ou bien reviendrons-nous à la vérité de la Torah et d'Israël ? Car la vérité se fonde sur le Tanakh, la Première Alliance, et les Paroles du Messie, et non sur les philosophies et doctrines étrangères mélangées à un certain christianisme. Si nous ne lisons pas les Écritures selon les images et la pensée de l'époque, selon la culture hébraïque et, n'ayons pas peur des mots, selon la pensée du Judaïsme, non seulement nous passons à côté d'un nombre incalculable de perles, mais en plus nous mettons en place des dogmes contredisant la Torah !

« HaShem a fait d'eux Ses enfants [le peuple Juif], la Sh'khinah les a accompagnés, les Alliances sont pour eux ainsi que le Don de la Torah, le service du Temple et les Promesses ; les Patriarches sont à eux, et d'eux, provenant d'une descendance selon la chair, est le Mashiah, lui qui est au dessus de tout. Loué Soit Adonaï pour toujours, Amen ! » (Romains 9:4-5)

« Tu es devenu coparticipant de la racine généreuse de l'olivier » (Romains 11:17)

« Ainsi Parle HaShem Ts'vaot : En ces jours-là, dix hommes de toute langue, de toute Nation, saisiront le pan de l'habit d'un homme Juif en disant : nous voulons aller avec vous, car nous avons entendu dire qu'Elohim est avec vous » (Zékharyah/Zacharie 8:23)

« Vous ne savez pas qui vous adorez, mais nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs » (Yohanan/Jean 4:22)


Sources : Tanakh (Première Alliance)
B'rit Hadasha (Alliance Renouvelée)
Talmud
« Jésus-Christ ou Platon, qui croyons-nous ? » de François Gaillac


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